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Blandine Legal Dornez s’est engagée à raconter aux lecteurs du Nénuphar,
ses souvenirs de jeunesse à Sainte-Geneviève, son village natal.

L’automne venait vite, il me semble. Il fallait ramasser les pommes de terre et les carottes du jardin.

 

Nous devions aussi couper le foin pour soigner les vaches durant l’hiver. Assis dans une voiture tirée par deux chevaux nous partions au champ avec plaisir. Sur la voiture il y avait un « rack » pour tenir le foin. Mon père et mon grand frère lançaient le foin détaché (pas de balles dans ce temps-là).  Mon petit frère et moi dansions pieds nus dans le foin pour le tasser afin d’en mettre le plus possible.

Nous allions aussi cueillir les petites noisettes sauvages. Une fois écalées, nous devions vérifier si elles avaient des trous, ce qui voulait dire qu’il y avait des petits vers à l’intérieur. Nous rapportions les bonnes et passions nos soirées d’hiver à manger ces petites noisettes à la lumière de notre unique petite lampe à l’huile. Il fallait donc monter se coucher et se dévêtir à la noirceur, n’ayant pas encore l’électricité.

Nous revenions à la maison avec une bonne charge, fiers d’avoir aidé notre père. Les hommes faisaient des meulons de ce foin libre et nous les rangions près de l’étable. Dans ces meulons, les jeunes cachaient des petits sacs en tissu remplis de prunes pas encore mûres. En peu de temps, nos prunes étaient prêtes à manger.

Fin octobre, c’était l'Halloween. Trop pauvres pour porter des costumes, nous allions chez les voisins jouer des petits tours : lancer les râteaux ou bêches à jardiner sur les toits ou cogner aux portes et repartir en courant faisaient partie de nos tours annuels. Les plus grands avaient des tours plus sérieux, comme déplacer les bécosses à côté du trou, déplacer les voitures, brouettes,  et autres, et les cacher derrière l’étable ou plus loin encore. Ils allaient jusqu’à les monter sur le toit d’une grange.

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