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Affable, facile d’approche et engagé au sein de la communauté franco-manitobaine, c’est par l’œil de sa caméra que le cinéaste Gabriel Tougas porte un regard curieux et pertinent sur la société qui l’entoure.

 

La scène se passe en juin 2013, à Edmonton, au campus
Saint-Jean de l’université d’Alberta. Devant des participants venus de toutes les Amériques pour participer à l’Université d’été sur la francophonie des Amériques organisée par le Centre de la francophonie des Amériques et discuter de la situation du français sur notre continent, les lumières se baissent. À l’écran, un documentaire : Ceci est notre message. Souvent avec humour, mais toujours de façon percutante, des jeunes défilent devant la caméra de Gabriel Tougas et viennent dire ce que c’est que d’être jeune francophone au Manitoba; comment ils se sentent de vivre en situation minoritaire; mais aussi ce qu’ils pensent des Québécois. Les propos font mouche, atteignent leur cible, grâce à la lentille du jeune cinéaste de 25 ans.

                                                                                              

Alors que ce dernier se destinait à des études en sciences politiques, le cinéma se dresse sur son chemin et le happe. Très tôt ses courts métrages sont remarqués par les réputées Productions Rivard de Winnipeg.

 

Quand l’occasion se présente de réaliser à l’âge de 19 ans la série Perspectives diffusée par TVA, Gabriel ne rate pas sa chance. Ses productions continuent d’être diffusées à la station privée. Il réalise par les temps qui courent la deuxième saison de Chacun sa route, une série diffusée les samedis après-midi sur des hommes et des femmes qui posent des gestes significatifs pour leur communauté dans des domaines aussi divers que le monde des affaires, la culture ou le sport.

 

Représenter sa communauté

 

Pour Gabriel Tougas, faire du cinéma en français, c’est normal, même s’il faut parfois ramer dur. « Dans l’Ouest, il n’y a pas toutes les infrastructures comme au Québec » à la disposition des cinéastes francophones. Pourtant, pour lui, « il y a de grands avantages » à tourner dans la langue de Gabrielle Roy, car selon lui, les Franco-Manitobains ont envie de se voir à l’écran, qu’il soit petit ou grand. Quand  l’objectif de la caméra de Tougas se pose sur sa communauté, ce n’est jamais de façon misérabiliste.

 

Le jeune cinéaste aime aussi mettre Winnipeg en scène, comme dans son premier long métrage de fiction, Héliosols, sorti en 2013 et portant sur un scandale entourant une société pétrolière. Il s’agit en fait du premier long métrage de fiction produit et réalisé par des francophones de l’Ouest canadien. « On ne voit pas assez Winnipeg pour la ville elle-même. La ville est parfois maquillée pour ressembler à d’autres lieux, mais pas assez à elle-même. »

 

Profondément enraciné dans son milieu, Gabriel Tougas n’est pas près de déménager de son Manitoba natal, même s’il ne dirait pas nécessairement non à une éventuelle aventure professionnelle au Québec. « À l’extérieur de ma vie professionnelle, je suis très heureux d’être là où je suis. »

Tourner en français?
Une évidence pour Gabriel Tougas
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