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Blandine Legal Dornez s’est engagée à raconter aux lecteurs du Nénuphar,
ses souvenirs de jeunesse à Sainte-Geneviève, son village natal.

Une année, au mois de mai, les religieuses avaient organisé,

avec M. le curé, une cérémonie dédiée à la Vierge Marie. Nous avions appris de nouveaux cantiques et l’église était bien décorée pour l’occasion.

J'ai été choisie avec sept autres filles pour participer d’une manière spéciale à la fête. Nous devions, au début de la messe, aller déposer des fleurs aux pieds de la statue de la Vierge. C’était tout un honneur et j’en étais ravie.

La sœur nous avait dit qu’il fallait ensuite s’agenouiller en avant pour la durée de la cérémonie. Me mettre à genoux devant tout le monde! Avec mes souliers dont les semelles étaient percées! Quoi faire?

Enfin, il me restait une semaine pour trouver une façon de m’en exempter. Le grand jour arriva. Je me rendis à l’église et montai au jubé où les religieuses nous attendaient, afin de nous donner chacune une fleur et les dernières directives.

Au signe de la sœur , nous devions descendre l’escalier silencieusement, une à une, passer devant la grande porte et prendre l’allée du milieu pour nous rendre en avant. En passant devant la porte, je m’esquivai dehors, laissant les autres prendre la grande allée. J’étais sauvée des eaux!

 

Je n’ai pas bien dormi cette nuit-là. Quelle punition m’attendait le lendemain? Il me faudrait expliquer mon escapade à ma maîtresse. Je me suis rendue à l’école en priant la Sainte Vierge de m’aider à sortir de ce pétrin.

 

Deux à trois jours passèrent sans que rien n’arrive. Un après-midi que la sœur circulait autour des bancs où nous étions agenouillés pour la récitation du chapelet, elle avait sûrement vu mes semelles trouées et avait compris. La Vierge m’exauçait et la sœur me pardonnait. Quel soulagement!

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